Chers amis, chers anciens,
Je vous annonce une grande joie : Philanthropos a trouvé un nouveau directeur en la personne de Vincent Aubin.
Il n’y va pas ici d’une simple formule d’approbation dans le cadre protocolaire d’une passation de pouvoir… Ma joie est sincère et profonde, et je crois que nous ne pouvions trouver mieux pour assurer l’avenir et la continuité de l’Institut.
Agrégé de philosophie, ancien élève de l’École Normale Supérieure, traducteur aussi bien de Thomas d’Aquin que de Wendell Berry, fin connaisseur de la philosophie médiévale non moins que de la pensée contemporaine, il a enseigné à l’EMD, à l’IRCOM, au Collège Supérieur et à Philanthropos déjà (certains d’entre vous le connaissent et purent probablement le voir converser en fumant sa pipe dans le jardin, avec une prestance qui le situe entre Bilbo et Gandalf, et même non loin du P. de la Soujeole). Il a par ailleurs dirigé durant de nombreuses années des foyers d’étudiants à Lyon et à Paris (c’est là que je le rencontrai en 2008, invité par lui à débattre avec Jean-Pierre Le Goff sur l’héritage de Mai 68), de sorte que sa qualité intellectuelle se conjugue à un grand sens fraternel et humain. J’ajoute à cela sa large ouverture à la culture, aux arts, spécialement au théâtre et au cinéma, mais aussi au roman policier (comme Chesterton !).
Vous l’avez compris, ce n’est pas seulement un successeur dont je fais ici l’éloge, c’est un frère et un ami pour lequel je rends grâces à Dieu. Voilà pourquoi cette succession me réjouit et m’honore. C’est un peu comme dans les noces de Cana. On a mystérieusement gardé le meilleur vin pour la fin.
Que cette fin – pour moi et Siffreine, qui nous envolons loin de Fribourg vers les terres de Don Quichotte – soit un nouveau départ pour l’Institut. Vous n’ignorez pas les fragilités matérielles de celui-ci, mais il faut que la fête continue. C’est grâce à vous, grâce à votre parole auprès de ceux que vous croisez, que pourront se poursuivre encore ces noces de la raison et de la foi, du travail intellectuel et du travail manuel, de la vie spirituelle, théologique, artistique et communautaire.
Cette bonne nouvelle est un encouragement. Répandez-la autour de vous et contribuez encore au rayonnement d’un lieu qui fut pour nous tous une source de bénédiction.
Sainte montée vers Pâques !
Fabrice Hadjadj