« Je suis la vigne et mon Père est le vigneron. » La Révélation divine, comme toute vraie culture humaine, s’exprime par le langage de l’agriculture. C’est en elle qu’elle puise son répertoire d’images, à travers elle, et sa terre amendée, semée, arrosée, moissonnée, et ses bêtes soignées, nourries, ramenées sur les épaules, qu’elle nous parle de la vie spirituelle. Le grand drame de notre époque – l’un des fondements de sa crise religieuse aussi bien que philosophique – est la perte de l’environnement agraire au profit du réseau numérique. Cette révolution technologique correspond à un renversement de mentalité, et rend le texte même de l’Évangile quasi illisible dans le caractère concret, charnel, terrien de ses appels. Il ne s’agit pas de se former à être paysan (noble tâche qui n’est cependant pas du ressort d’un institut académique) mais d’éprouver la résistance du réel (avec les susceptibilités de la plante, les aléas de la météo ou la voracité des limaces), et de comprendre que la technique ne consiste pas d’abord à imposer une forme à une matière, mais d’accompagner et de prolonger le dynamisme d’une forme donnée. Et aussi de se demander pourquoi Adam et Ève furent créés dans un jardin.

Horaires et lieux à déterminer en fonction du nombre de participants, du temps disponible et de la météo.