Quand ? jeudi 26 et vendredi 27 février 2026
Blanc Nicolas
Docteur en Philosophie et Directeur adjoint du centre de formation diocésain (LGF)
Longtemps, les Pères ont été ignorés. Or, ce sont eux qui ont posé les bases de l’exégèse, de la liturgie, de la symbolique sacramentaire, de l’éthique, de la dogmatique… Il est difficile de faire aujourd’hui de la théologie sans prendre en compte leur apport.
Les Pères de l’Église occupent une place fondamentale dans la tradition catholique en tant que témoins de la foi et gardiens de l’enseignement apostolique. Ils ont engendré dans la foi toutes les générations futures de croyants. Leurs écrits et leurs enseignements permettent de mieux comprendre et approfondir la doctrine chrétienne. Leur rôle dans la préservation de la foi orthodoxe face aux hérésies a été crucial pour l’unité de l’Église. Leurs interprétations des Écritures ont également contribué au développement de la théologie chrétienne. Enfin, les Pères de l’Église ont laissé un héritage spirituel et intellectuel précieux qui continue d’inspirer les croyants à travers les âges.
L’Église vit aujourd’hui de la vie qu’elle a reçue de ses pères ; et aujourd’hui encore, au milieu des joies et des peines de son cheminement et de son travail quotidien, c’est sur les bases sur lesquelles ces premiers bâtisseurs l’ont fondée que s’édifie l’Église. Ils ont donc été des pères et ils le seront toujours, eux qui sont pour ainsi dire une structure stable de l’Église et qui y accomplissent, à travers les siècles, une fonction ininterrompue. C’est ainsi que toute annonce de l’Évangile et tout magistère ensuite, pour pouvoir être authentiques, doivent être comparés à leur annonce et à leur magistère ; tout charisme et tout ministère doivent puiser à la source vive de leur paternité ; toute pierre nouvelle qui s’ajoute à l’édifice, qui s’accroît et s’étend chaque jour, doit se situer dans la structure qu’ils ont posée et se souder et s’unir à elle. Certes, les Pères de l’Église appartiennent au passé, mais les étudier ne relève pas de l’archéologie, car, par bien des aspects, ils sont nos contemporains.
Le combat que les Pères menaient est celui que nous menons. Être fidèle à la Tradition, ce n’est point répéter et transmettre littéralement des thèses de théologie, c’est bien plutôt imiter de nos Pères dans la foi l’attitude de réflexion intime et l’effort de création audacieuse, préludes nécessaires de la véritable fidélité spirituel