Le féminisme traditionnel avance une critique de la nature considérée d’un point de vue moderne et dualiste – que l’on pourrait appeler patriarcal – mais, paradoxalement, au lieu rejeter ce point de vue erroné sur la nature, il prétend rejeter la nature elle-même, et finit par promouvoir un féminisme qui s’oppose à la féminité, et une relation homme/femme qui relève de la rivalité.

Ce cours a pour but de sortir de l’alternative entre un contractualisme asexué et un essentialisme sexiste, et de proposer un nouveau féminisme. Ce nouveau féminisme se veut résolument réaliste : il accueille les différences sexuelles à l’intérieur d’un modèle relationnel de la nature humaine. Loin d’être en contradiction avec le caractère transcendant de la personne humaine dans sa liberté et son « projet », le recours à une présentation plus originelle de la nature (qu’elle soit grecque ou latine) permet de préserver ce caractère transcendant au sein du contexte plus vaste de la vocation, là où la vocation est elle-même comprise en termes d’amour et de réponse à l’amour.